Hyperglycémie: deux tests sanguins pour mieux gérer les risques
Aux USA, les recommandations actuelles sont de maintenir une glycémie à 140 mg/dl (7.7 mmol/l) ou moins, mais il vaut mieux rester en dessous de 85 mg/dL (4.7 mmol/l). Si vous êtes attentif à votre glycémie, deux tests vous permettent d’évaluer vos facteurs de risques cardio-vasculaires : l’analyse de tolérance au glucose avec mesure de l’insuline et le taux d’hémoglobine glyquée.
Adaptation d’un article du magazine Life Extension*
Dès que le niveau de sucre se situe au-dessus de 85 mg/dL 1-4 (4.7 mmol/l), cela augmente le risque de développer des maladies cardiovasculaires ou des cancers. Au dessus de ce taux, la concentration de glucose provoque des réactions chimiques avec les protéines et les graisses de votre corps appelées glycation. Les protéines et les graisses glyquées (en quelque sorte caramélisées par le glucose) déclenchent elles-mêmes le processus d’inflammation et de stress oxydatif, les principaux ennemis de la longévité. Pratiquement toutes les maladies chroniques corollaires au vieillissement (et le vieillissement lui-même) sont accélérées par des niveaux élevés de glucose. Le risque de mortalité augmente également d’environ 40% lorsque la glycémie à jeun se situe constamment dans la tranche 110-124 mg/dL (6.1-6.9 mmol/l). Et il double quand la glycémie à jeun atteint 126-138 mg/dL (7-7.7 mmol/l).
Mais le glucose n’est qu’un élément du processus. Pour garder votre niveau de sucre sous contrôle, votre corps produit des quantités toujours plus grandes d’insuline, l’hormone dont nous avons besoin pour que le sucre présent dans le sang puisse entrer dans nos cellules. Et l’insuline, bien que d’une importance capitale pour contrôler l’hyperglycémie, pose un problème sur le long terme puisque c’est un facteur de croissance. Trop d’insuline peut donc vous prédisposer à développer de nombreux types de cancer, une maladie cardio-vasculaire, un AVC et un processus de vieillissement accéléré. 6, 18.
Pour avoir une image complète, il faut donc aussi connaître votre niveau d’insuline après avoir mangé, en particulier la quantité d’insuline nécessaire pour que le niveau de sucre dans le sang soit à nouveau maîtrisé, mais peu de médecins pensent à prescrire ces analyses. Idéalement, cette quantité ne devrait pas être importante. Si elle l’est, c’est un signe d’alerte précoce de résistance à l’insuline.
La mesure de la glycémie à jeun ne vous donne par ailleurs aucune information sur la façon dont votre corps réagit au pic glycémique inévitable après un repas. Des études montrent que le niveau de sucre dans le sang 2 heures après les repas (ou glycémie postprandiale) est plus fortement corrélé à des conséquences comme les maladies cardiovasculaires. Parvenir à une glycémie à jeun maîtrisée n’est donc qu’une partie de l’enjeu. 19 Il vous faudra également mesurer vos niveaux de glucose et d’insuline après un pic glycémique pour avoir une idée de la manière dont votre corps gère tout cela.
Les tests en détails
Une fois réunis, les résultats de ces deux tests vous donnent une image complète qui peut vous aider, vous et votre médecin, à éviter les dommages dévastateurs causés par une glycémie élevée.
Tolérance au glucose
Le test de tolérance au glucose par l’insuline consiste à fournir à votre corps une dose unique de glucose, quantifiée avec précision, puis à mesurer le niveau de sucre dans votre sang et la réponse insulinique au bout de trois heures. Après avoir jeûné une nuit (comme pour tout test de glycémie à jeun), vous faites mesurer votre glycémie et le taux d’insuline à jeun pour établir vos valeurs de référence.
On vous demande ensuite de consommer une boisson contenant 75 grammes de sucre. Vos niveaux de glucose et d’insuline dans le sang sont vérifiés au bout d’une heure, de deux heures et de trois heures. Les résultats indiquent ce que votre corps fait avec une dose de glucose donnée. Si vous êtes en bonne santé, vous aurez, à jeun, une glycémie de référence (à jeun) de 70-85 mg/dL (3.9-4.7 mmol/l) et un niveau d’insuline bas (moins de 5 mUI / mL ou 35.7 pmol/l). Au cours des heures suivantes, vous observerez une hausse de la glycémie, mais elle devrait être tempérée par une légère augmentation de l’insuline.
Deux heures après, votre glycémie ne doit pas dépasser 140 mg/dL (7.8 mmol/l) ou, idéalement, ne pas aller au-delà de 125 mg/dL (6.9 mmol/l ou plus de 40 mg/dL – 2.2mmol/l au-dessus de votre valeur de référence). Des résultats plus élevés sont fortement associés à des conséquences dangereuses (lire encadré). 20 Vous aurez également une mesure simultanée de votre niveau d’insuline. S’il est bon d’avoir des glycémies à jeun et postprandiale normales, une réponse insulinique trop élevée est un problème.
En trois ou quatre heures, le test de tolérance au glucose par l’insuline vous permet de faire le point sur vos niveaux de glucose et d’insuline à jeun et après les repas. Il vous donne aussi des indices importants sur vos risques de développer un diabète et toutes sortes de maladies liées à l’âge.
L’hémoglobine A1c
Pour compléter cette information, il est important de connaître les dommages causés sur le long terme par le sucre aux protéines et aux lipides de votre corps. L’analyse de l’hémoglobine A1c (HbA1c) mesure directement les dommages dus à la glycation de l’hémoglobine, l’une des molécules les plus importantes du corps et l’une des plus faciles à mesurer à l’aide d’un simple test sanguin
Si une glycémie à jeun ou postprandiale est un instantané, pensez à l’hémoglobine A1c comme à l’enregistrement d’une caméra de sécurité qui permet de suivre ce qui s’est passé au cours des 2-3 derniers mois.19 Les résultats de l’hémoglobine A1c représentent le pourcentage total d’hémoglobine endommagé par la glycation. Un niveau inférieur à 5,7% est considéré comme bon, mais 5% est encore mieux. Si le résultat est supérieur à 5,7%, cela signifie que vous consommez trop de sucre depuis trop longtemps – et cela signifie que vos niveaux d’insuline ont aussi été probablement trop élevés puisque votre corps a dû faire face aux conséquences potentiellement désastreuses de l’hyperglycémie. Des études montrent que les risques de faire une attaque cardiaque, un AVC et de développer un cancer augmentent tous avec l’élévation du niveau d’hémoglobine A1c. 21-23 Et la fragilité des personnes âgées est fortement corrélée à un niveau élevé et persistant de l’hémoglobine A1c. 24, 25
Document de références (.pdf)
Les risques liés à l’hyperglycémie
- Dommages à la rétine de l’œil
- Dommages aux reins
- Dommages aux nerfs
- Stress oxydatif
- Augmentation de l’inflammation
- Augmentation du risque de cancer
- Infarctus, accident vasculaire cérébral
Nos recommandations
Une bonne gestion de la glycémie et de l’insuline est essentielle pour une bonne santé. Le but de cet article est de vous informer sur les différentes méthodes qui existent et que vous pouvez utiliser. Néanmoins, la démarche est complexe, c’est pourquoi nous vous recommandons d’en parler avec votre médecin traitant pour savoir si cela est indiqué pour vous.