Salutogénèse: comment « créer » de la santé
Et si, au lieu de mettre l’accent sur la maladie et ses facteurs de risques, on s’intéressait aux ressources dont on dispose pour préserver et développer la santé ? Le Dr Michel Golay, chiropraticien en salutogénèse, en explique la démarche.
Propos recueillis par Patricia Bernheim
Qu’est-ce que la salutogénèse ?
En latin, salus signifie santé et en grec, genesis veut dire origine. C’est donc une approche centrée sur l’origine de la santé. A contrario, la pathogenèse, qui prévaut dans l’approche médicale occidentale, s’intéresse à la maladie et à ses causes. La salutogénèse a été élaborée dans les années 90 par Aaron Antonovsky, un sociologue de la médecine américano-israélien, autour de deux axes : d’où vient la santé et comment peut-elle être renforcée ? A partir de là, et de mes 25 ans de recherches et d’expériences, j’ai élaboré un programme dont le principe fondateur est de permettre au corps de mieux fonctionner et de produire, de développer et de cultiver de la santé.
En quoi consiste-t-il ?
La santé est le fruit de l’équilibre entre nos deux cerveaux : le digestif et l’encéphale. Le concept de cerveau digestif existe depuis longtemps dans la médecine traditionnelle chinoise. Il est aujourd’hui validé scientifiquement, mais reste méconnu. Son rôle est déterminant pour tout ce qui concerne les fonctions intestinales et digestives. Il assure les apports énergétiques, les nutriments essentiels, les vitamines et les oligo-éléments. Il fait office de barrière de protection contre les intrus et il communique en permanence avec le cerveau encéphale par l’intermédiaire du système nerveux entérique. La flore intestinale joue par ailleurs un rôle fondamental dans les fonctions immunitaires et dans la production d’inflammation dans tout le corps. Le cerveau encéphale, quant à lui, est le moteur, le régulateur de l’ensemble des fonctions essentielles.
Comment savoir si nos deux cerveaux fonctionnent bien en synergie ?
Grâce à un bilan de santé complet incluant des outils de mesure innovants tels que celui des facteurs de stress oxydatif, celui-ci ayant des répercussions sur l’ensemble du corps. L’évaluation se fait également grâce à un examen clinique, un examen des fonctions locomotrices et des aptitudes physiques, une bio-impédance, un bilan micro-nutritionnel, une mesure de la variabilité cardiaque durant l’effort et une mesure de la force des muscles inspiratoires.
Comment agir sur nos deux cerveaux ?
Pour que notre cerveau digestif fonctionne bien, une nutrition optimale est nécessaire. J’entends par là que l’alimentation doit apporter du plaisir, le plus de saveurs et de couleurs possibles, avec des produits frais et de qualité. Sa fonction dépend également énormément du fonctionnement du cerveau reptilien. Quant au cerveau encéphale, il doit être protégé par le cerveau digestif et être stimulé par le mouvement, l’activité physique. Les autres stimulations, visuelles, auditives, gustatives et tactiles jouent aussi un rôle important.
Une cure de 4 mois
En ouvrant la clinique Lonhea à Villars-sur-Ollon (VD), le Dr Michel Golay a souhaité offrir un cadre idéal pour favoriser un changement de vie. Destinée aux personnes qui souhaitent prendre soin de leur santé, elle propose une cure de quatre mois qui débute par un séjour d’une ou de deux semaines, le temps de réaliser un bilan de santé et de mettre en route un programme individuel axé sur la nutrition, la relaxation et l’activité physique. Un suivi via internet est assuré durant 4 mois après la cure, une période nécessaire pour ancrer les changements et constater leur impact sur la santé. Au terme de la cure, une analyse des bilans sanguins pré et post cures permettent d’évaluer le chemin parcouru vers une meilleure santé. Des formules Check-up ou Light existent également.