Plusieurs études montrent que la vaccination contre la grippe des femmes enceintes est bénéfique pour elles et pour leur bébé durant ses six premiers mois. Une étude récemment menée aux HUG le confirme.

Depuis quelque temps, tout indi­que que les femmes enceintes sont plus souvent atteintes de complications lors d’une grippe saisonnière. La pandémie 2009 l’a encore clairement illustré. Ainsi, les personnes âgées ont été beaucoup moins touchées, mais d’autres groupes de ­per­sonnes, notamment les femmes encein­tes, ont été particulièrement exposées au risque de grippe et à des complications aux deuxième et troisième trimestres. Une grippe chez une femme enceinte entraîne un risque sensiblement plus élevé de complications, d’hospitalisation et même d’issue fatale. En effet, des fausses couches, des accouchements avant terme et des retards de croissance intra-utérins peuvent se produire lors de complications graves dues à la grippe.

La meilleure des préventions

Ce risque potentiel devient faible lorsque la femme enceinte s’est faite vacciner contre la grippe. Et la vaccination de la femme enceinte contre la grippe n’accroît pas seulement sa protection à elle: les anticorps traversent le placenta et peuvent aussi protéger les nouveau-nés d’une infection grippale pendant plusieurs mois après la naissance.

Selon une étude menée aux HUG*, plus de 80% des bébés dont les mères avaient été vaccinées pendant la grossesse avaient des anticorps contre la grippe suffisants à leur protection. En revanche, seulement 30% environ des bébés dont la mère n’avait pas été vaccinée étaient protégés, avec des taux d’anticorps plus faibles donc une protection plus courte. Les anticorps étaient plus nombreux chez les bébés dont les mères s’étaient fait vacciner tôt dans leur grossesse que chez celles qui avaient été vaccinées durant les quatre semaines précédant l’accouchement.

La conclusion de l’étude est claire et confirme les résultats déjà obtenus : la vaccination contre la grippe durant la grossesse a pour résultat un transfert de la protection au nouveau-né, ce qui représente la manière la plus efficace de pré­venir de sérieuses com­pli­cations de la grippe avant la naissance et durant les premiers mois de la vie.

Une sécurité démontrée

Les scientifiques disposent actuellement d’une expérience suffisante et de preuves scientifiques concernant la sécurité, l’efficacité et l’utilité des vaccins inactivés et trivalents contre la grippe durant la grossesse. Leurs effets secondaires sont essentiellement de provoquer une inflammation parfois douloureuse à l’endroit de la piqûre.

Pour les femmes enceintes en bonne santé, c’est-à-dire sans facteur de risques supplémentaires, la vaccination contre la grippe est recommandée à partir du deuxième trimestre. En effet, au 1er trimes­tre, les complications en cas de grippe sont rares. En outre, ne pas vacciner pendant le premier trimestre permet d’éviter que la vaccination coïncide avec une fausse couche spontanée. Si la femme enceinte souffre d’une maladie chronique cardiaque ou respiratoire (asthme), la vaccination contre la grippe peut être envisagée déjà au début de la grossesse. Si le 1er trimestre tombe en octobre ou en novembre, la vaccination peut avoir lieu plus tard (à discuter avec le médecin), mais toujours au moins 2 semaines avant l’apparition de la vague de grippe (le plus souvent de décembre à mars).

*Réf. sur demande

Dites non à la grippe !

Le programme de prévention de la grippe de la Pharmacie Principale a été élaboré lors d’un atelier de travail avec le Professeur Luc Montagnier, spécialiste des infections, codécouvreur du virus du sida et Prix Nobel 2008.
Il est composé de 4 axes de prévention, valables dans tous les cas de grippe.

Barrez la route au virus

• Evitez les chauds - froids, car le froid crée une irritation et une inflammation propice à l’entrée de virus ; respirez par le nez.
• Humidifiez l’air pour éviter le desséchement des muqueuses durant la nuit et utilisez des huiles essentielles pour assainir l’air.
• Sucez des pastilles sans sucre pour favoriser la production de salive.
• Restez à distance (1 à 2 mètres) de toute personne contagieuse, évitez les poignées de mains et les embras­sades.
• Lavez-vous les mains avec du savon antiseptique et de l’eau chaude plusieurs fois par jour, surtout avant qu’elles ne soient en contact avec le nez ou la bouche.

Augmentez votre niveau d’énergie

• Reposez-vous plus qu’en temps normal pour avoir un niveau d’énergie opti­mal.
• Augmentez les apports de légumes et de fruits et réduisez les aliments contenant des graisses saturées. Prenez des aliments énergétiques, riches en sucres et en protéines.
• Pensez à vous hydrater régulièrement. 

Optimisez vos capacités de défenses
De septembre à mars, suivez un programme composé :

• d’un ou plusieurs antioxydants spécifiques pour diminuer les effets négatifs du stress oxydatif sur vos défenses.
• d’un ou plusieurs immunostimulants afin d’améliorer les capacités de défen­ses de votre système immunitaire.

Faites-vous vacciner

• Selon votre âge et votre état de santé, faites-vous vacciner dès que le vaccin est disponible.
• Faites une supplémentation adéquate en produits naturels 3 semaines avant le vaccin pour préparer le terrain et renforcer l’efficacité du vaccin.

Tous les vaccins actuellement utilisés en Suisse sont inactivés. Ils ne contiennent aucun virus infectieux et ne peuvent par conséquent pas provoquer de grippe. Craintes fréquentes ! Ils ne provoquent pas de fausse-couche ni de naissance prématurée. Il n’y a pas non plus d’effet dangereux connu de la vaccination sur l’allaitement.

Depuis l’automne 2009, la vaccination contre la grippe est recommandée, par ordre de priorité, au personnel soignant, à l’entourage familial et professionnel des nourrissons, aux femmes enceintes et aux personnes souffrant de maladies chroniques telles le diabète, le cancer, l’immunosuppression, l’infection par le VIH ou une maladie des reins.