Lorsque l’on consulte des ouvrages sur la diététique, les trois régimes qui reviennent le plus souvent sont : le méditerranéen, le crétois et l’Okinawa (une petite île au Japon). Les plus proches de notre alimentation sont bien sûr les régimes méditerranéen et crétois. Ils sont également intéressants, car ils ne dissocient pas l’aspect santé du plaisir de la table.

Par le Dr Gérald Langel, médecin micronutritionniste, Centre Efficium

Intéressons-nous d’abord un peu aux statistiques. Elles nous apprennent que les Crétois ont un taux de mortalité coronarienne vingt fois moins élevé que dans les pays industrialisés. En plus de protéger notre cœur, le régime crétois a également un effet protecteur contre d’autres maladies, comme, par exemple, certains types de cancers.
Si le même effet a été constaté dans d’autres pays de la Méditerranée (en particulier l’Italie du Sud et le reste de la Grèce), la Crète reste dans ce domaine la championne toutes catégories. Cette situation est malheureusement en train de changer, dans la mesure où les Crétois adoptent progressivement notre mode d’alimentation.
Pour savoir si les résultats observés chez les Crétois étaient dus davantage à leur alimentation ou à leur mode de vie, le professeur Renaud a mis en place une étude d’intervention au CHU de Lyon. Des patients récemment hospitalisés en raison d’un infarctus ont été répartis en deux groupes. Le premier groupe a reçu une alimentation correspondant aux critères préconisés par les associations de cardiologie. Le deuxième groupe a suivi un régime crétois adapté aux habitudes lyonnaises.
L’étude qui devait initialement durer cinq ans a dû être interrompue après deux ans seulement. La raison était simple: en comparant les résultats de chaque groupe, le professeur Renaud s’est aperçu que les patients suivant le régime crétois avaient un taux de rechute inférieur de plus de 70% et un taux de mortalité inférieur de plus de 50%. Pour des raisons d’éthique, il a été décidé d’arrêter l’étude et de faire bénéficier tous les patients du régime crétois.

Les vertus du pourpier

Que mangeaient donc les Crétois pour être en si bonne santé ? Du pain complet au levain, des légumes verts (cuits et crus), des légumes secs (haricots, lentilles, pois chiches), des fruits, du poisson, de la viande blanche (en petite quantité), du fromage (surtout de chèvre et brebis), de huile d’olive et un peu de vin.
La principale différence entre le régime des Crétois et celui des autres pays méditerranéens est le pourpier, une plante riche en acide alpha linolénique (oméga 3), abondamment consommé dans l’île. Cette plante, qui n’est pas toujours facile à trouver chez nous, peut être aisément remplacée par de l’huile de colza, de noix ou de cameline.
Le régime crétois possède également des vertus santé grâce à sa richesse en micronutriments, notamment en principes antioxydants contenus dans les fruits et les légumes. Il contient peu de sucres rapides et peu de graisses saturées. Il propose un bon rapport entre acides gras oméga 3 et oméga 6. Il est par ailleurs riche en potassium. Enfin, avec une consommation modérée de vin rouge, il apporte des polyphénols dont l’action sur la santé a été prouvée.

De l’idéal à la réalité

Une alimentation saine et équilibrée est essentielle pour maintenir notre capital santé. Les campagnes d’information sur le thème «cinq portions de fruits et légumes par jour» sont donc très positives. Elles ont cependant un impact très limité sur nos habitudes. Par ailleurs, le fait de  manger équilibré deux ou trois fois par semaine pour nous donner bonne conscience ne permet pas d’apporter à notre organisme tous les micronutriments nécessaires à son bon fonctionnement en quantité suffisante.
Les personnes se nourrissant régulièrement dans les fast-foods sont davantage menacées, car la nourriture qu’elles y trouvent est le plus souvent déséquilibrée et sans aucun intérêt nutritionnel: elle est riche en graisse saturée, en sucres rapides et en sodium et pauvre en fibres, en vitamines et en minéraux, en acides gras polyinsaturés. Le terme de junk food (aliment déchet, poubelle) correspond donc bien à la réalité.
Nous ne sommes malheureusement pas non plus épargnés lorsque nous achetons nos aliments dans les magasins. Les plats préparés et les autres produits qui y sont proposés (charcuterie, biscuits, yogourts, desserts, etc.) sont généralement le résultat de processus de transformation industriels qui
appauvrissent les aliments en micronutriments et augmentent leur contenu en sel, en sucres rapides et en graisses saturées. Et ce n’est pas tout. Les modes de culture intensive que nous connaissons dans les pays développés ont pour effet de diminuer la quantité de micronutriments dans les aliments avant même qu’ils n’aient été transformés.

Que pouvons-nous faire?

La meilleure solution consiste bien sûr à s’inspirer autant que possible du régime crétois dans son alimentation quotidienne. Dans la réalité, et pour la plupart d’entre nous, cette solution se révèle malheureusement difficile à mettre en pratique.
Dans ce cas, les compléments alimentaires peuvent nous aider. Ils permettent en effet d’apporter à notre organisme les éléments essentiels à notre santé, que nous ne trouvons plus en quantité suffisante dans notre alimentation. Une complémentation pourra même se révéler indispensable pour les accros du junk food !

Une complémentation saine et efficace

Pour être saine et efficace, la complémentation doit respecter plusieurs règles essentielles.

• Les compléments doivent être équilibrés et pris à doses nutritionnelles. En effet, à doses trop importantes, certains micronutriments peuvent avoir un effet délétère.
• Les vitamines contenues dans les compléments doivent être, si possible, d’origine naturelle, car elles sont ainsi mieux assimilées par notre organisme.
Il faut donc éviter les vitamines minérales
ou de synthèse.
• Il en va de même pour les oligoéléments, qui doivent être apportés sous forme organique pour être mieux assimilés. 

Quelques conseils individualisés

Vous mangez peu de fruits et de légumes?
Vos apports en vitamines et minéraux seront insuffisants. Il sera dans ce cas nécessaire d’utiliser un complément contenant un mélange équilibré de vitamines et de minéraux et/ou un complément à base de spiruline, un aliment 100% naturel très intéressant du point de vue micronutritionnel.

Vous consommez peu d’huile d’olive et de colza?
Notre alimentation doit contenir une quantité suffisante d’acide gras oméga 3 (huile de colza ou de noix) et d’acide gras oméga 9 (huile d’olive). Si votre consommation d’huile est insuffisante (moins de 2 cuillères à soupe d’un mélange olive-colza), il sera nécessaire d’apporter des acides gras manquants sous forme de capsules: huile de poisson (EPA, DHA), de cameline, de bourrache, entre autres.

Vous êtes un fan de hamburgers, de pizzas ou de sodas?
Les apports alimentaires façon junk food sont très riches en sodium et possèdent, comme les sodas, un fort pouvoir acidifiant. Ils provoquent une perte importante de minéraux qui peut, par exemple, augmenter le risque d’ostéoporose.
Dans ce cas, il sera vivement conseillé de tenir compte des deux conseils précédents et d’ajouter un complément contenant des minéraux sous forme de citrates (potassium, magnésium, calcium). Ce complément permettra de rétablir l’équilibre minéral et de lutter contre l’acidification de l’organisme.

Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à vous adresser à votre pharmacien.