Rester jeune biologiquement
Notre âge chronologique est défini par notre date de naissance. C’est une valeur que l’on peut mesurer, mais non changer. La situation est différente avec notre âge biologique, défini par l’âge de nos cellules, qui est non seulement mesurable mais modifiable, voire manipulable.
Par Philippe Tacchini, EDEL THERAPEUTICS
L’âge biologique peut varier considérablement selon divers facteurs, dont le plus important, l’oxydation, est responsable du vieillissement. Ce dernier n’est pas une maladie mais, avec son accélération, plusieurs affections comme les maladies cardiovasculaires et le cancer peuvent se déclarer de manière prématurée.
Les théories du vieillissement
Il existe plusieurs théories sur le vieillissement qui s’articulent toutes autour de l’altération dans le temps des structures et des fonctions vitales. Ces altérations sont soit programmées génétiquement, soit résultent de l’accumulation des dégâts au cours du temps, ou encore proviennent de ces deux facteurs.
La théorie du stress oxydatif (un excès d’oxydation) proposée par Harman est confirmée par de nombreux résultats expérimentaux et permet de tenir compte des facteurs génétiques. Le fait que des animaux aussi différents que les vers, les mouches, les souris et les hommes partagent les mêmes mécanismes de régulation du stress oxydatif durant leur vieillissement montre son rôle important et son caractère quasiment universel.
Le stress oxydatif est reconnu de façon unanime comme un facteur d’accélération du vieillissement.
Les télomères et le vieillissement
Dans le noyau de nos cellules, chacune des extrémités des chromosomes est protégée par une structure appelée télomère qui joue un rôle important dans la stabilité génétique des cellules. Lors de chaque division cellulaire, leur longueur diminue. Ainsi, la longueur des télomères représente une bonne indication du nombre de divisions et de l’âge des cellules. A partir d’une longueur critique, les cellules ne se divisent plus et deviennent inactives ou meurent.
Outre le nombre de divisions cellulaires, des facteurs génétiques et environnementaux contrôlent la longueur des télomères et leur raccourcissement. En effet, chaque individu possède une longueur de télomère qui lui est propre et la vitesse de leur raccourcissement dépend de plusieurs facteurs, dont le stress oxydatif.
Plusieurs conditions, toutes associées au stress oxydatif, ont montré des effets mesurables sur la longueur des télomères et l’âge biologique des cellules.
L’oxydation et le vieillissement
Dans le cadre d’une étude sur les effets du stress et du stress oxydatif sur le vieillissement, la comparaison de la longueur des télomères des volontaires a permis de quantifier l’accélération du vieillissement selon leur niveau de stress oxydatif. Des différences comprises entre 9 et 17 ans supplémentaires entre les personnes de même âge chronologique ont été mises en évidence chez les cellules des personnes qui montraient un stress oxydatif élevé. Autrement dit, une personne de 40 ans qui subit un stress oxydatif élevé peut avoir un âge biologique compris entre 49 et 57 ans !
Il n’est pas surprenant que cette accélération corresponde à un risque plus élevé de déclarer des maladies associées au vieillissement. C’est pourquoi plusieurs études sont entreprises pour explorer la possibilité de stabiliser ou de ralentir l’horloge de l’âge. Sans surprise, elles aussi sont associées au contrôle du stress oxydatif.
Pour prévenir l’oxydation des cellules, l’évolution a doté les systèmes vivants d’un système de défense antioxydant qui comporte deux composants : un système interne (produit par le corps), représenté par des enzymes et des molécules qui possèdent une activité antioxydante, et un système externe (les antioxydants alimentaires), représenté par des antioxydants, comme les vitamines, et plusieurs composés d’origine végétale, comme les polyphénols, soit le système de défense antioxydant interne des plantes que nous nous approprions en les consommant.
Stimuler ses défenses antioxydantes
Les conditions qui stimulent la production du système de défense antioxydant ainsi que la consommation de sources riches en antioxydants sont associées à un meilleur contrôle du stress oxydatif et au maintien ou au ralentissement de la vitesse du vieillissement. Parmi eux :
- La pratique d’une activité sportive, connue pour augmenter les capacités du système de défense antioxydant, permet de rester jeune. La comparaison de la longueur des télomères de 1320 jumeaux a montré que ceux qui pratiquaient une activité sportive régulière adaptée à leur niveau de performance avaient des télomères plus longs que le groupe sans activité physique.
- La consommation de thé, riche en antioxydant, a montré des effets mesurables chez les personnes âgées. Les résultats indiquent que ceux qui consommaient 750 ml de thé par jour avaient des télomères plus longs que ceux qui en buvaient 10 fois moins.
- La consommation de vin, bien connue sous le nom de « paradoxe français », est associée à un ralentissement du vieillissement. Plusieurs composés du vin agissent comme antioxydant primaire et comme messager secondaire pour déclencher des effets protecteurs qui réduisent le stress oxydatif. Il est toutefois important d’avoir une consommation modérée et de favoriser les vins riches en antioxydants. (Pour en savoir plus, lire l’article concernant les antioxydants du vin)
Pour ralentir le vieillissement, il faut donc notamment consommer fruits, légumes, thé, café, cacao, vin, vitamines et faire du sport... Certes, mais à la bonne dose pour chacun !
Mesurer pour améliorer
Pour mieux comprendre leur rôle dans le vieillissement, les télomères font l’objet de nombreuses études. La comparaison de la longueur des télomères d’une même personne, avant et après une intervention, permet de préciser son effet et les doses bénéfiques qui sont des particularités individuelles. C’est pourquoi les mesures personnelles sont importantes. Celles-ci sont relativement complexes et basées sur des techniques de biologie moléculaire effectuées en laboratoire. Heureusement, des moyens de mesure plus simples existent.
L’état du système de défense antioxydant joue un rôle important dans le contrôle de l’oxydation. Des niveaux personnels trop bas correspondent à un risque accru de déficience, tandis que des niveaux trop élevés correspondent à son activation, voire sa sur-activation qui peut conduire à son épuisement. Ainsi, des valeurs trop basses ou au contraire trop élevées correspondent à des risques accrus d’oxydation (stress oxydatif), de vieillissement accéléré et de développement de plusieurs maladies qui lui sont associés, telles les maladies cardio-vasculaires, les cancers ou encore le diabète.
Sans mesure, pas d’amélioration possible. Le test EDEL, développé par EDEL THERAPEUTICS en collaboration avec l’EPFL, permet de mesurer facilement et rapidement le système de défense antioxydant.
La bonne nouvelle, c’est que le système de défense antioxydant est modulable, c’est-à-dire qu’il peut être amélioré par des moyens relativement simples mais différents pour chacun d’entre nous.
L’effet et l’efficacité de ceux-ci sont ensuite mesurés par le test EDEL afin de les adapter pour mieux prévenir l’accélération du vieillissement.