Plus de la moitié des personnes actives se disent épuisées ou stressées à la veille de la rentrée. Quelques pistes pour mieux comprendre cette situation apparemment paradoxale.

Par Patricia Bernheim

En psychologie, le retour de vacan­ces et l’imminence de la rentrée sont connus pour être des «stresseurs», c’est-à-dire des événements qui provoquent un changement d’équilibre, mobilisent nos ressources et exigent une certaine adaptation.

Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce pic de stress lié à la fin de l’été. Moment charnière, le retour de vacances marque souvent la fin d’une période heureuse, le départ d’un endroit que l’on a choisi et où l’on se sentait bien, la séparation d’avec des êtres chers ou des membres de la famille. Comme, généralement, la coupure est plus longue que lors des autres vacances, le temps de réadaptation est aussi plus long. A cela s’ajoute le changement de saison à venir et la perspective d’affronter un climat plus difficile.

Parfois aussi, les vacances n’ont pas été reposantes. Le rythme est resté aussi effréné qu’à l’ordinaire, ponctué de nombreuses activités, sans temps morts ni moments de détente. Au moment de reprendre le collier, ni l’organisme ni le psychisme n’ont pu se reposer et leur vulnérabilité en est augmentée.

Anticipation anxieuse

La rentrée peut aussi être déstabilisante parce qu’elle signifie retrouver son boulot. Or, retourner au travail provoque souvent une anticipation anxieuse de ce que l’on va retrouver et que l’on n’aime pas forcément, telles que de grosses charges, des difficultés, une mauvaise ambiance, un rythme difficile. C’est aussi devoir faire face à nouveau à la conciliation, toujours complexe, entre la vie de famille et la vie professionnelle. Enfin, on retrouve tout ce que l’on n’a pas eu le temps de faire et les problèmes non résolus mis entre parenthèses pendant les vacances.

Le stress est donc autant lié à l’idée de ce qui va être qu’à la réalité de ce qui est. Aborder la rentrée peu ou pas reposé ou l’anticiper de manière anxieuse suffisent à générer du stress !

Reste que si la rentrée offre mille et une raisons d’être stressé, il existe aussi une multitude d’approches permettant de mieux la gérer. Pour évacuer les tensions qui lui sont liées, rien ne vaut l’activité physique, à choisir en fonction de ses besoins. Certains éprouvent la nécessité de se défouler dans une salle de sport, sur un vélo ou en piscine*, d’autres de se recentrer ou de se détendre à travers la méditation, la sophrologie, le yoga, le Taï Chi. Sur le plan corporel toujours, il existe un large éventail de massages qui contribuent à un sentiment global de bien-être, aidant à détendre le corps et l’esprit ou à rétablir le flux naturel des énergies**.

* Liste des disciplines, clubs et associations sur www.ville-geneve.ch/themes/sport
** Liste des thérapeutes et approches thérapeutiques sur www.asca.ch